3 conseils pour favoriser la flore en entreprise

Biodiversité

3 conseils pour favoriser la flore en entreprise


La flore sauvage est partout, même en entreprise !

En plus d’améliorer le cadre de travail, les espaces végétalisés fournissent de nombreux services : absorption et filtration des eaux pluviales, régulation de la température lors des pics de chaleur (îlots de fraîcheur), amélioration de la qualité de l’air…

Favoriser la flore sauvage sur le site de votre entreprise passe notamment par le développement et la mise en place d’une gestion adaptée des espaces verts.

Les entreprises, responsables dans la préservation de la biodiversité :
Les entreprises sont dépendantes de la biodiversité et des services (services écosystémiques, MEA, 2005) qu’elle fournit. En effet celle-ci est indispensable à de nombreuses activités économiques : fourniture de matières premières (nourriture, fibres, bois…), médicaments, inspiration et innovation (biomimétisme par exemple), tourisme et loisirs, pollinisation… Face à l’érosion de la biodiversité, les entreprises ont un rôle majeur à jouer dans la réduction de leurs impacts et dans la sauvegarde de cette biodiversité. Ceci passe par la prise en compte de la biodiversité dans leur modèle économique mais aussi par l’intégration de la biodiversité sur leurs propres sites.

Pourquoi favoriser la flore en entreprise ?


La végétation est le premier support pour la biodiversité terrestre, en créant des espaces de vie pour de nombreuses espèces. Et plus une végétation est riche floristiquement, plus elle sera apte à accueillir une faune diversifiée ! Favoriser la flore sauvage, c’est favoriser globalement la biodiversité et les services et biens qu’elle fournit.

Découvrez ci-dessous quelques conseils pour intégrer et favoriser la flore sur le site de votre entreprise.

1) Connaître la flore sur son entreprise et adapter la gestion des espaces verts

  • Inventorier la flore et identifier les enjeux du site

Afin de pouvoir préserver la flore présente et d’adopter une gestion adaptée, il est avant tout nécessaire de réaliser un état des lieux de la flore sur le site.

Pour cela, la réalisation d’un inventaire floristique est l’étape préalable avant définition de toute action. Un inventaire floristique doit idéalement être étalé sur toute la saison de développement de la flore, afin de recenser les espèces les plus précoces dès le début du printemps (avril) jusqu’aux espèces les plus tardives à l’automne (septembre voire octobre suivant les milieux). Cet inventaire peut être réalisé par un.e expert.e, qui saura également identifier des espèces présentant des enjeux (espèces rares, espèces menacées, espèces invasives…).

  • Méthodes de gestion : prairies fleuries, jachères, haies, végétaux locaux…

La mise en place de mesures de gestion pourra alors être définie en fonction des enjeux identifiés. De nombreuses pratiques de gestion sont favorables à la flore : il peut s’agir d’adopter une gestion plus douce des prairies (fauche tardive, réduction de la fréquence des fauches…), de semer des jachères fleuries, ou encore de développer les haies. On privilégiera les semences et les essences locales.

L’avantage de ces méthodes est de pouvoir diversifier les sources alimentaires pour la faune (graines et fruits variés, nectars, feuillage…) et de proposer des zones de refuge pour les insectes et autres invertébrés, les mammifères, les oiseaux, les reptiles… La mise en place de prairies ou de jachères fleuries permet l’attraction des pollinisateurs et autres auxiliaires (prédateurs de parasites ou de ravageurs). C’est la cas des haies également, abritant oiseaux mais aussi chauves-souris (celles-ci sont de très bonnes régulatrices des moustiques par exemple).

 

  • Choisir les méthodes les plus adaptées

Suivant le contexte du site de l’entreprise (milieu urbain, semi-urbain, agricole…), ses usages (contraintes de sécurité, espace de détente…), ses caractéristiques (milieux naturels présents, organisation spatiale du site, contraintes techniques…) mais aussi les enjeux identifiés après l’étape de diagnostic, certaines méthodes seront alors plus adaptées que d’autres. Il s’agit également de concilier usages, contraintes et enjeux de biodiversité sur le site.

De nombreux guides existent pour aiguiller ces choix, et les préconisations d’expert.e.s pourront aider à choisir les méthodes les plus adaptées au site.

2) Suivre et évaluer l’impact des pratiques mises en place

Il est important de suivre et d’évaluer l’impact des pratiques mises en place afin de connaître l’efficacité réelle des actions.

Un suivi régulier de l’évolution de la végétation (richesse floristique, évolution des milieux) et des suivis spécifiques sur certaines espèces à enjeux pourront alors être mis en place. L’évaluation de l’impact des pratiques sera réalisée à l’aide de suivis d’indicateurs (indicateurs de la qualité de l’environnement, suivi des fréquences, périodes et méthodes d’intervention).

Ces suivis permettront in fine de réadapter les pratiques pour optimiser l’impact positif sur la flore.

3) Sensibiliser les salarié.e.s à la flore sauvage

Sensibiliser ses salarié.e.s sur le sujet de la biodiversité et de la flore sauvage est nécessaire pour favoriser une prise en conscience des enjeux qui y sont liés. De plus, certains choix peuvent parfois interroger si les salarié.e.s ne sont pas informé.e.s. et peuvent être interprétés comme un défaut d’entretien ou de la négligence. Par exemple, il sera possible de sensibiliser les salarié.e.s sur l’intérêt de la flore spontanée ou sur la fauche tardive et en quoi cela est intéressant pour la biodiversité.

De nombreuses actions de sensibilisation sont possibles (ateliers, expositions sur la flore spontanée, formation des agents d’espaces verts…). Au-delà de la sensibilisation, l’entreprise peut chercher à impliquer les salarié.e.s dans la gestion des espaces verts (participation à la création de prairies fleuries, plantation de haies…)

 

 

Conclusion


Les entreprises jouent un rôle majeur dans la préservation de la biodiversité, qui peut commencer sur leur site d’entreprise. La flore sauvage joue un rôle essentiel dans la pollinisation, la régulation des insectes ravageurs, et la purification de l’air et de l’eau.

Les pratiques mises en place pour favoriser la flore sauvage en entreprise doivent être adaptées aux caractéristiques du site, identifiées suite à un diagnostic écologique initial. Il est important de définir une gestion adaptée des espaces verts, d’évaluer régulièrement l’impact des pratiques mises en place, et de sensibiliser les salariés.

Ces conseils sont une première base pour favoriser la flore sauvage en entreprise et amener vers une gestion des espaces verts plus favorables à la biodiversité. L’engagement de l’entreprise peut être valorisé par la reconnaissance comme « Entreprises engagées pour la nature ». Cette initiative, qui passe par la mise en place d’un plan d’action, permet de faire émerger et reconnaître l’engagement de l’entreprise en matière de biodiversité.

 

Sources

Hugues, V., Battisti, H. et Service Environnement et Développement durable (CPME), 2021. PME, pourquoi et comment agir en faveur de la biodiversité ? Confédération des PME et Comité 21. 28 p. Disponible à l’adresse suivante : https://www.cpme.fr/publications/guides/pme-pourquoi-et-comment-agir-en-faveur-de-la-biodiversite

Millennium Ecosystem Assessment, 2005. Ecosystems and Human Well-being: Synthesis.

Island Press, Washington, DC.

Pour aller plus loin

Fiches ressources de l’Agence Normande de la Biodiversité et du Développement Durable (ANBDD) : https://www.anbdd.fr/publication/fiche-ressources-favoriser-la-biodiversite-dans-mon-entreprise/

Initiative « Entreprise engagée pour la nature » : https://www.ofb.gouv.fr/entreprises-engagees-pour-la-nature

Marque Végétal Local : https://www.vegetal-local.fr/

Ou contactez nous : contact@foxaly.fr

Rédaction : Oona Le Rallic-Maho – 27 avril 2023

 

Illustrations :

Bande fleurie : des jachères fleuries ou des bandes fleuries peuvent facilement être disposées sur les sites d’entreprise. Photo : ©A. Gardarin, AgroParisTech.

Plantation d’une haie : les essences locales (prunellier, noisetier, aubépine, charme…) sont à privilégier. Photo : P Charpiat, CC-BY-SA.

Noue végétalisée. La végétalisation des zones urbanisées apporte fraîcheur et absorbe les eaux pluviales. Photo : Chamiot, CC-BY-SA 3.0.